Compagnie

Meninas

Orlando

et textes autobiographiques de Virginia Woolf

L'histoire

Jeune lord comblé d’honneurs, puis ambassadeur en Turquie, Orlando se réveille un beau matin en femme. Assoiffé de vie et de poésie,  Orlando traverse les genres, accumule les sensations,  déploie les multiples facettes qui composent notre être : la nature de l’homme et de la femme, l’amour, la vie en société, tout est dénudé avec un humour prodigieux.

Une partition textuelle et musicale du récit d’Orlando et des écrits autobiographiques de Virginia Woolf qui mettent en lumière le lien intime entre fiction et expérience de vie.

Première le 25 mai à 20h30 à l’Amphithéâtre de la Verrière, Cité du Livre (Aix-en-Provence) dans le cadre des Journées de l’Autobiographie (24, 25, 26 mai 2013)

L’auteur et Orlando

Virginia Woolf écrit Orlando en 1927, alors qu’elle est sous le charme de la romancière Vita Sackville-West, femme belle et aristocrate qui séduit aussi bien les femmes que les hommes. « Elle est ce que je n’ai jamais été : une vraie femme » dit Virginia dans son journal du 26 décembre 1925. Le texte prend la forme d’une biographie fictive de Vita, une œuvre « vraie et fantastique » dans laquelle Virginia fait voyager son amie à travers les siècles : de l’Angleterre d’Elisabeth 1ère à celle des femmes émancipées du 20ème siècle. Par la figure d’Orlando, Virginia Woolf donne libre cours à sa propre analyse des rapports entre les sexes et de la société patriarcale de son temps et défie toute identité sexuelle fixe. Comme au théâtre, Virginia Woolf se donne la liberté du jeu. Son personnage change de sexe aussi facilement qu’il change de costume ou de décor, avec allégresse et insouciance. Et voici qui se révèle la pensée de son auteur. Orlando, nous dit Woolf, ce sont les mille et un « moi » dont nous disposons, que nous étouffons et qu’Orlando seul, dans sa quête créatrice, libère.

bibliographie

Orlando, Virginia Woolf, (Penguin Modern Classics et version Livre de Poche)

Virginia Woolf : a biography, Hermione Lee (Alfred K. Knopf)

Instants de Vie, Virginia Woolf (Stock 2006)

Générique
Production Meninas

spectacle créé dans le cadre des Journées de l’autobiographie 2013 de l’APA et avec le soutien de Marseille Provence Capitale de la Culture 2013

Mise en scène

Dilia Gavarrete-Lhardit et Francesca Giuliano

avec la complicité de Marie Céline Ollier

Avec

Dilia Gavarrete-Lhardit, Francesca Giuliano et Catherine Lamagat

Musique

Catherine Lamagat

Création lumières

Fabien Massard, régisseur

Vidéo

Francesca Giuliano

Crédit Photos

Nina Lhardit

Note de mise en scène

Il y a dans ce travail trois axes. Le premier pose la question du masculin/féminin ou de la différenciation des genres dans les mots de Virginia Woolf : Existe-il deux sexes dans l’ordre de l’esprit ? Le deuxième axe se trouve dans la structure biographique de l’œuvre laquelle parcourt des époques différentes et les étapes de la vie d’Orlando : sa jeunesse, ses amours, sa vie d’homme et de femme, et son accomplissement en tant qu’auteur. Le troisième axe c’est l’écriture, présente à la fois à travers la quête poétique du personnage d’Orlando ainsi qu’à travers la parole autobiographique de Virginia Woolf.

La « partition » du spectacle a été adaptée en tenant compte de ces trois axes et en prenant comme point de départ la voix de Virginia Woolf, son questionnement en tant qu’auteur, le sens de son écriture et son regard sur la réalité.

La mise en scène sert cette écriture magnifiquement libre qui bascule constamment d’un temps à un autre et d’une dimension à une autre. Le spectacle est conçu comme « un processus de création » où les espaces sont ouverts, les changements de lieux et de costumes se font à la vue des spectateurs, les narrateurs se dédoublent en personnages, et l’écriture résonne avec les sonorités du violon électrique.

« La noueuse racine du chêne sur lequel j’étais tombé était tout ce à quoi je pouvais amarrer mon cœur indécis, ce cœur qui battait dans ma poitrine, ce cœur plein de tempêtes tous les soirs quand je sortais et grimpais jusqu’à la cime du chêne. C’est à ce chêne que j’attachai mon cœur…c’est ainsi que commença mon voyage… »

Au mouvement invisible et infatigable de la nature, toujours présente dans l’inspiration de V. Woolf ;  aux reliefs de la nuit et les contrastes ; à la magie de la réalité comme œuvre d’art font écho les costumes de Geneviève, tableaux en mouvement, et la lumière « danza di contrappunto »…